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Vendredi, Jacques Rosselin et les blogueurs

Quelques mots sur un entretien auquel j'ai participé. C'est une interview de Jacques Rosselin, fondateur de l'hebdo Vendredi. La rencontre s'est faite à l'initiative de l'ami Vogelsong, qui a retranscrit une partie des propos. A lire chez lui.

Etait également présent Narvic, la discussion s'est tenue au Café Croix-Rouge, un café parisien. A un moment de l'entretien, nous avons vu Philippe Geluck passer dans la rue, mais ça n'a rien à voir.

C'était intéressant de discuter à la fois de façon légère mais avec le désir d'apprendre des choses sur le fonctionnement d'un journal. D'essayer de comprendre comment cela fonctionne, ce projet qui mêle le journalisme et l'expression citoyenne (mais les deux ont-ils des raisons d'être séparés?)

Concrètement, Jacques Rosselin nous a dit être à la recherche d'un partenaire financier pour poursuivre l'aventure. Son équipe travaille au projet éditorial qui sera prêt sous peu.

J'ai posé à Rosselin une question qui, bizarrement, l'a mis un peu mal à l'aise: "Pourquoi n'avez-vous pas de blog?" Il a répondu:

"J’ai peur de bloguer. Vous (les blogueurs) êtes des gens impitoyables. Vous êtes méchants (sourire) ! Sérieusement. Je suis trop sensible à la critique. Je lisais des gens sur les blogs critiquer Vendredi ou dire que nous étions ceci ou cela, cela me heurtait vraiment. J’ai du mal avec la critique dure et les trolls. Il faut avoir la peau dire pour bloguer
De toute façon, un blog sur quoi ? Les blogueurs… ?"

Commentaires

  • "A un moment de l'entretien, nous avons vu Philippe Geluck passer dans la rue, mais ça n'a rien à voir." magnifique symbole !

  • Intéressante interview.

    J'espère que Jacques Rosselin trouvera les moyens de continuer l'aventure.

    Quant à la "peur de bloguer", c'est vrai qu'il y a sur le web, sur les blogs, beaucoup de violence verbale.
    Violence gratuite, parfois irréfléchie, fruit d'une vexation, une parole a été critiquée alors jaillit l'insulte grossière, infantile, façon cour de récré, favorisée par l'anonymat, la distance. Ce qui jamais ne serait dit face à face, les yeux dans les yeux, est impunément balancé.
    C'est aussi une forme de lâcheté.

    Et puis il y a les tentatives volontaires et organisées de réduire au silence, les mises au pilori virtuel.
    Un blog est désigné à la haine publique que ce soit dans un texte ou dans un fil de com et les commentateurs s'acharnent, soit par conviction, soit par suivisme, pour complaire à la taulière ou au taulier.
    Ce n'est évidemment guère glorieux!

    On peut s'interroger, ces pratiques permettent-elles d'évacuer une forme de violence que beaucoup ressentent et que notre époque attise, dans ce cas, ce serait un effet "défouloir", ou au contraire, est-ce le web qui réveille des penchants agressifs, par la multiplicité des infos qu'il offre, par la possibilité d'écrire, de façon débridée, d'être lu, de se sentir en concurrence avec d'autres blogueurs, de chercher la visibilité?

    Mais heureusement il n'y a pas que des relations épineuses sur le web. Il y a encore beaucoup d'excellents blogs et sites, Crise dans le médias, par exemple :-)

    Bonne journée, Eric

  • En tous cas, j'avoue être assez fier que la blogosphère dont je fais parti, même si elle est dure et acérée sur certains points, n'est pas "méchante", pour sourire avec Jacques Rosselin.
    La méchanceté, gratuite et inutilement vexante, ne sert à rien. Et je comprends que cela puisse faire mal, les critiques dures qui sont faites pour faire mal.

    La blogosphère est large, grande, plurielle... Maintenant, elle est à l'image de la société.

    C'était une chouette interview en tous cas. Vous avez du passer un moment sympa. Bonne journée à toi

  • @Mry,

    Si on veut c'est un symbole!
    Geulck avait l'air vraiment dans son monde, un peu ailleurs!

    @Céleste,

    Bien d'accord avec toi: cette agressivité de certains internautes peut décourager certains blogueurs. Elle peut inciter tout du moins à la prudence.


    @Falcohnill,

    OK.

  • Mais on rencontre aussi beaucoup de soutien et de solidarité dans la blogo.
    Je ne savais pas que Jacques Rosselin était aussi sensible !

    J'espère aussi qu'il trouvera le bon partenaire, et que bientôt Vendredi sera à nouveau dans nos kiosques !
    Une belle ITW, merci.

  • Rosselin n'a aucune raison d'etre mal à l'aise à la question "pourquoi tu ne tiens pas de blog?" Il y a tant d'autres choses à faire. Et ce qu'il fait : offrir aux bloggeurs un espace est plutôt un truc bien.

    Le blog ne peut etre qu'une réponse singulière, avec poussées de fièvre, poussées d'urticaire, désir de déplacer le sens de certains mots communément acceptés, envies de chercher derrière les détails les grandes ouvertures vitales, bref tenter de voir clair en soi, autour de soi, avec les autres et contre eux. Oui tenter de mettre un peu de soleil dans les Ombres du Monde.
    Le blog : un chemin parmi d'autres.

  • J'espère que Jacques Rosselin trouvera très vite un partenaire financier pour continuer cette aventure...

    Je l'ai rencontré à la fête donnée dans les locaux de Vendredi pour le lancement du numéro spécial. C'est quelqu'un de profondément gentil et cordial avec un enthousiasme extraordnaire... Je ne reviens pas encore de l'accueil qu'il m'a fait, de même que toute son équipe, aussi sympa et chaleureuse.

    Pourquoi n'aurait-il pas le droit d'être sensible ? Je comprends qu'il puisse se sentir blessé quand les critiques sont méchantes et sans doute injustes. Pourtant, il aime les blogs à la dent acérée... Tout est question de mesure et la qualité de l'expression fait la différence. Je suis atterrée par certains blogs où je tombe par hasard - mais n'y reviens pas - entre les injures, le style indigent sinon quasi SMS. Je connais sans doute plus de jurons que la plupart mais n'en n'use que fort peu et de façon humoristique le plus souvent.

    Je sais être très méchante et ne m'en prive pas avec mes têtes de Turc favorites mais il y a l'art et la manière et savoir ne jamais utiliser les "boules puantes" qui ne manquent pas... Tout vérifier.

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