Depuis quelques temps, j'ai le désir de publier ailleurs que sur ce blog. Et c'est ce que je vais faire, sans savoir pour l'instant si je vais ou non arrêter « Crise dans les médias ».
1. Twitter. Je publie régulièrement sur Twitter depuis mai 2007. Les partages de liens se font sur Twitter (parfois je les publie d'abord sur Delicious et ils sont reversés sur Twitter).
La conséquence, c'est que je publie moins de billets de liens sur ce blog. C'était pourtant le genre de billet que j'aimais bien. Et ça permettait aussi de signaler des billets intéressants. Avec Twitter, j'ai été moins assidu dans cet exercice.
2. Tant de bons blogs « médias ». Quand j'ai lancé 'crise dans les médias ', en 2005, peu de blogs traitaient de ce sujet. Et puis, la crise des médias est apparue sur le devant de la scène, notamment pendant la présidentielle.
Depuis, les différents aspects de la crise ont été débattus: concentration des médias entre les mains d'industriels, fuite de la publicité vers Internet, pouvoir des journalistes miné, essor des médias sociaux, précarité des journalistes, connivence entre les journalistes et le pouvoir, etc.
Aujourd'hui, tous ces thèmes sont bien connus. Et il n'y a pas dix mais cent blogs sur les médias. Et certains sont excellents. Les journalistes bloguent sur le sujet, des personnes avec beaucoup d'expérience, beaucoup de recul. Certains blogs sont d'un tel niveau que je peux seulement les lire et dire « chapeau ». Par conséquent on peut se demander si un blog comme « crise dans les médias » a encore sa place dans ce paysage.
3. Un autre espace. Pour l'instant, je n'ai pas décidé d'arrêter ce blog. Je le poursuivrai, peut-être, mais à un rythme moins soutenu qu'avant. Et je vais investir un autre espace de publication.
Ces petits détails techniques ont leur importance: un blogueur est quelqu'un qui écrit pour le plaisir; ses écrits n'ont presque aucune valeur (monétaire, s'entend); pour autant, il se doit de les valorises et de construire sa maison, son refuge virtuel.
Et puis, surtout, il doit protéger quelque chose qui est vital pour lui: le désir, cette impulsion qui sert de détonateur quand on débute quelque chose et qu'on doit entretenir pour que cela continue. Mais cela, on n'en est pas le maître...
Commentaires
J'aime bien cette notion de blog "refuge virtuel".
Une notion qui sonne juste et qui est aussi une bonne raison pour ne pas en condamner l'accès. On peut vouloir s'éloigner de son refuge, aller conquérir le monde. C'est plus facile quand on sait qu'on laisse derrière un chez soi, ce refuge né du désir.
>Eric, tu devrais peut-être changer le nom de ton blog et passer de "crise dans les médias" à "crise dans les blogs" ;-)
@Parisbanlieue,
Les blogs sont des médias!
Bon ! Tu vas où, alors ?
Au fait ! C'est quoi ce billet sans lien ?
Préserver le plaisir d'écrire au quotidien n'est pas évident.
J'espère que tu retrouveras un autre allant ailleurs alors !
Ah ben c'est bien dommage. Je trouvais ici souvent matière à réflexion et vulgarisation intéréssante.
Fais suivre le lien de ton prochain refuge !
Je te conseille la lecture de ces deux billets de Thierry crouzet
http://blog.tcrouzet.com/2010/03/07/le-blog-forme-majeure/
http://blog.tcrouzet.com/2010/01/08/blogueurs-tous-des-cons/
C'est notamment cette phrase qui m'a fait réfléchir alors que je me disperse un peu sur twitter ces derniers temps:
"Refusons de bloguer à l’intérieur d’un autre média à moins qu’il ne nous rémunère. Refusons d’aller générer du trafic, donc d’enrichir une entreprise qui, dans le même temps, lutte pour restreindre notre visibilité. Sous prétexte de gagner un peu de visibilité un jour, on perd toute visibilité à jamais."
Arf !
Zgur
@Zgur,
Je les avais lus.
@Arf,
Je préviendrai.
@Océane,
Ne t'inquiète pas.
Je te lirai ailleurs aussi mais, même si mon propre blog (parution de mon livre oblige) est en jachère, je crois que le blog est une forme simple et indépendante, à laquelle il ne manque que le rentabilité.
Se demander si un blog comme « crise dans les médias » a encore sa place dans ce paysage ?
C'est sans importance. En revanche, se demander ce que tu apportes de plus ou de différent, là ça compte.
Et tu donnes des éclairages différents ou propose des subtilités, des petites touches, qui font tout l'intérêt de ce que tu écris. Mais il est vrai que l'on peut ressentir la lassitude et l'essoufflement. Surtout avec le temps, et avec l'arrivée d'autres voix qui n'ont pas besoin, elles, de se renouveler puisqu'elles débarquent.
Prends le temps ;-) Tu n'es pas seul à ralentir le tempo, d'ailleurs.
Marrant, ça, cette envie de se disperser, ou d'essayer l'ailleurs. C'est quelque chose qui vient au bout d'un moment, quand on n'est plus aussi jaloux de son lieu bien à soi.
A bientôt.
@Hervé,
Merci, moi de même, je continuerai à te lire, tiens!
@Enikao,
Merci.
Chacun a plusieurs voix, d'où cet "ailleurs"!
Alors à bientôt et vite, dans ton nouveau pied-à-terre!
Relis ton blog...
Bon vent !
eh bien, bon courage...
changer de maison - au propre comme au figuré ou virtuel dans ce dernier cas - laisse quelques regrets et pas mal de cicatrices...
bonne journée.
@Coucou,
Je reste dans les parages...
@Julien,
Bonne idée.
@Jeffane,
Il faut avancer.
C'est juste ce que tu dis, l'expérience du blogueur s'articule entre deux notions : d'une part celle de l'impulsion, qui peut se tarir, et celle du refuge virtuel.
On peut y publier sous l'effet de cette impulsion ; quand elle se tarit, on peut entretenir son blog parce qu'on y est bien, parce que l'arrêter est dommage.
Parmi les blogs que j'ai connu, j'ai bien aimé comment ces deux notions étaient gérées : j'ai bien aimé des blogueurs qui jetaient leur blog, l'impulsion étant consommée, sans se soucier de durer. J'ai apprécié aussi ceux qui au contraire, ayant construit quelque chose, ne pouvaient l'arrêter sans que cela soit un scandale !
>Eric "Les blogs sont des médias!"
oui, dans tes rêves ;-)
car pas considérés comme tels, mis à part les blogueurs :-(
C'est vrai l'hiver dure plus longtemps que prévu... On ressent un certain spleen... Où vais-je... Où suis-je... qui suis-je... ?
L'originalité n'est pas dans les sujets, les supports, mais dans le style, le ton, ce je ne sais quoi de personnel qui fait qu'on te lit régulièrement.
Et puis, je serais bien emmerder de te lire, j'ai pas twitter !
Allez, prends une semaine de vacances à la campagne sans pc, mac, portable, et téléphone...
Conserver son média personnel, son salon, ce n'est pas inutile. Mais on peut faire des pauses, ralentir le rythme, aller voir ailleurs...
Bonne réflexion et bon courage. ;-)
@Narvic,
Je prévois bien de conserver un média personnel, mais je vais prendre de la distance avec les thématiques "médias", tout du moins sous l'angle "crise des médias".
Merci pour cette information!
Le billet lu aujourd'hui chez Le Monolecte me rappelle que je voulais laisser un commentaire ici.
Je vois que tu publies encore, mais je me doute que la crise existentielle n'est pas obligatoirement résolue...
J'espère pouvoir continuer à lire, ici ou ailleurs, des billets comme "télé réalité et infra réalité".
D'autres supports existent, certes, mais c'est aussi dans un blog comme celui-là que je me sens à ma place pour commenter et réagir (même si je ne le fais pas souvent), et c'est ton regard à toi que j'aime venir chercher, la manière d'en parler qui t'es propre.
Tu as l'aire de penser que d'autres sont plus experts, plus fouillés ou écrivent plus savamment ou je ne sais quoi... et alors ? es-tu moins légitime ?
Cela n'interdit en rien à tous les autres d'exister ! Si encore tu n'étais pas lu, on pourrait comprendre qu'une sorte de sélection naturelle s'opère, mais ce n'est pas le cas je crois.
Pourquoi ne prendrais-tu pas un peu de vacances?
Je trouve ton blog important et utile, personnellement.