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Le blogueur et son environnement lointain

En ce moment, j'ai (moi aussi) envie de pratiquer le slow blogging, mais pour d'autres raison que Narvic.

Ce dernier s'explique; c'est la relation entre le blogueur et les médias qui pose problème. Autrement dit son environnement lointain devient hostile, menaçant, intrusif (par opposition, l'environnement proche, c'est tous ces commentateurs amicaux, qui réchauffent le blogueur de leur présence discrète):

"Je parle plutôt des relations difficiles entre les blogs et les médias. Et ce n’est pas du tout la question du journalisme, qu’on ne se trompe pas. Le blog est un format ouvert aux journalistes, qui seraient justement, à mon avis, bien inspirés, de l’explorer par la pratique bien plus en profondeur qu’ils ne le font, ce qui les amènerait - peut-être - à réfléchir un peu plus sur ce qui différentie les deux formats...

Je n’ai jamais joué le jeu de l’audience sur ce blog, ni les classements, ni le référencement. C’est la blogosphère qui m’a intéressé et dans laquelle j’ai essayé de m’intégrer : sa mécanique subtile de recommandations mutuelles, qui confine parfois - je l’ai bien vu - à un fonctionnement un peu aristocratique, sauf que cette aristocratie n’est pas « de naissance » et qu’elle n’est jamais définitivement acquise.

Les médias, avec leurs gros sabots (comme les classements à la Wikio d’ailleurs) viennent perturber ce fragile et pourtant passionnant équilibre."

Question: et vous, comment vivez-vous votre rapport à votre environnement lointain, cette présence des médias qui entrent dans votre vie chaque jour?

Commentaires

  • Je vois que mes préoccupations ne sont pas auto-centrées. Ces derniers temps, même si je continue à ressentir profondément le besoin d'écrire, je suis tannée par l'urgence de sortir du clavier, de reconstruire du lien réel, avec mes vrais potes que j'ai un peu laissé en friche ces dernières années.
    Je pense que la suite des événements va surtout se passer dans le monde réel, dans des réunions, des rencontres, des rassemblements et que ce mouvement de fond va prendre beaucoup d'ampleur avant que les médias, traditionnels ou virtuels, ne commencent à en saisir l'importance.
    L'épicentre du débat démocratique est en train de bouger et je veux être là où ça se passe!

    Cela dit, il faut des relais pour que les choses se diffusent, donc, pas question de lâcher totalement le clavier.

    Enfin, scotcher à l'actualité, ça permet d'exploser les compteurs de visite et de grimper dans les classements, mais c'est se soumettre au rythme et aux idées d'autrui. Du coup, on a tendance à faire là où on nous le dit et au final, on se retrouve à aboyer avec le reste de la meute...

  • @Le Monolecte,

    Je suis parfaitement en phase avec ce que tu écris.

    Être attentif aux petites choses, à ce qui se passe dans sa cuisine, ou dans sa commune... Rester connecté à cela.

    Pratiquer une collecte d'information qui soit discrète, éviter la pollution.

  • @ Éric : là, franchement, je pense à quelque chose de plus large que ma cuisine, même si, en comparaison avec les normes parisiennes, la mienne a des allures de stade olympique...

  • @Enikao,

    "C’est parfois effrayant et les « gros sabots » risquent de faire des dégâts comme je l’imaginais dans un billet onirique faisant un parallèle avec l’arrivée des européens dans le Nouveau Monde."

    Oui, les grands médias sont intéressés à tirer parti des objets tels que les blogs.
    Alors, là, ton image des européens arrivant dans le Nouveaux Monde, elle est parfaitement exacte.

  • Les médias sont dans un univers qui se veut séparé, mais je crois au contraire qu’ils font partie d’une infosphère plus large. S’ils ont mis du temps à réagir à l’arrivée de nouveaux moyens de s’informer, de communiquer, ils viennent de plus en plus sur les territoires des blogs, non pas à la façon des blogs (commentaire, rebond…) mais à leur manière. C’est parfois effrayant et les « gros sabots » risquent de faire des dégâts comme je l’imaginais dans un billet onirique faisant un parallèle avec l’arrivée des européens dans le Nouveau Monde.

    http://enikao.wordpress.com/2008/11/02/de-little-big-horn-a-wounded-knee/

    Alors intrusif, oui. Hostile, je suis moins catégorique : il existe bien sûr des gens qui cherchent à créer des ponts de part et d’autre, qui ouvrent le dialogue. Quant à la menace, elle dépend de la nature et des ambitions de chacun : les têtes brûlées peuvent être broyées par la machine médiatique, ou au contraire s’en accommoder, voire la rechercher.

  • @Le Monolecte,

    Oui, je disais "la cuisine", parce que je m'apprêtais à aller dans la cuisine me préparer un café!
    Je voulais dire "être attentif à tout". Etre présent. Etre dans l'im-médiat, par opposition au règne du médiatique et de l'image.

  • Les bloggeurs sont très liés ensemble sur le net (ils créent des liens entre leurs blogs, se citent mutuellement, s'invectivent ou se congratulent par posts interposés...).

    Mais je ne mesure pas à quel point ils sont liés réellement. Existe-t-il des dîners-bloggeurs, des soirées où les bloggeurs d'une communauté ou de plusieurs se rencontrent en vrai autour d'un verre? Et si oui, est-ce une pratique courante?

    Existe-t-il une poignée de main réelle au-delà de la souris?

  • @Aymeric,

    Oui, il existe des rencontres réelles, au gré des possibilités de chacun (tout le monde n'habite pas dans la même ville). Des rencontres régulières, comme la république des blog, ou des rencontres informelles. Ca se produit naturellement, je crois.

  • c'est à l'évidence une question que se posent beaucoup de blogueurs, moi y compris. j'ai choisi de me concentrer sur le local, d'abord parce que je m'y sens plus à l'aise pour parler et aussi parce que je ne réussis pas à comprendre l'intérêt de reprendre en boucle en apportant son petit grain de sel, les infos qui font les choux gras des médias. Je trouve qu'une partie de la blogosphère qui se veut politique, s'omnubile et se perd sur des détails en négligeant souvent les actus plus essentielles. Combien de posts sur les déclarations de Ségolène, combien de posts sur les élections européennes ?

  • c'est un problème pratique: je vais sur internet pour aller voir ce que disent mes sources préférées, et seulement si il me reste du temps je blogue

  • @Laure,

    "je ne réussis pas à comprendre l'intérêt de reprendre en boucle en apportant son petit grain de sel, les infos qui font les choux gras des médias."

    D'accord avec toi. Mais l'humain reste l'humain: un fait à résonnance nationale intéressera plus de personnes qu'un fait local. D'où une certaine uniformisation des blogs qui parlent tous des excuses de Royal.

    @Martin,

    C'est une démarche qui se comprend.

  • Je n'ai toujours pas compris la question, même après l'avoir relue dix fois et avoir vu les réponses toutes hors sujet. Merci de la reposer sous une forme plus claire et plus explicite. Le slove-bloguingue, c'est cela : écrire simplement et pour dire quelque chose.

  • @Dominique,

    Exactement!

  • Pour rebondir sur la question d'Aymeric, à savoir :
    "Existe-t-il une poignée de main réelle au-delà de la souris?"
    J'aimerai pouvoir croire, comme tu le dis Eric, que cela se fait naturellement...
    Je n'en suis pas convaincue.

    PS : le canon de Tolbiac, je sais... ;)

  • Si, si, ça se fait. Ça devient même une nécessité à partir du moment où tu arrives à un certain niveau de connivence avec d'autres clavioteurs.
    Maintenant, les distances sont parfois difficiles à réduire.

  • J'ai adopté le slow-blogging sans savoir que c'était un principe, il y a plusieurs mois.

    Le principal avantage, c'est que je passe de plus en plus de temps chez les ami"e"s à lire et à commenter.

    Pour répondre à question : Bien mais il faut faire le tri et prendre un max de recul sur l'info .

    @ +

  • La difficulté du "slow blogging", c'est que lorsqu'on se remet à s'exprimer, si les lecteurs ont perdu l'habitude d'écouter, ils finissent par ne pas entendre, càd ne pas lire.

    Le "slow blogging" correspond à la technique de communication utilisée par Pilhan pour VGE et Mitterrand : parler rarement, mais que chaque fois soit un événement. On n'est donc plus là dans l'info, mais dans la communication.

    La vérité est que si parfois on se force à écrire, il vaut mieux ne pas le faire, mais que si parfois on se force à ne pas écrire, c'est une erreur aussi.

    En m'en remettant à ma spontanéité, je poste trois ou quatre articles par jour (en ce moment moins, parce que je poste surtout des liens sur l'actualité du processus Hadopi). Parmi ces trois ou quatre articles, c'est rarement celui que je juge le plus important en l'écrivant qui s'avère en fait le plus lu et le plus "utile". Je ne renie aucun d'entre eux, ils disent des choses que je pense également, mais ma hiérarchie initiale n'est pas celle qu'elle devrait, c'est comme ça. La subjectivité n'est pas une conseillère parfaite.

    Si l'on sature, évidemment, lever le pied, c'est se rafraîchir, et de ce point de vue-là, c'est compréhensible et vital.

    Le choix du "slow-blogging" a été fait par Quitterie aussi, cette volonté de recouvrer sa liberté par rapport au clavier, une forme de désintox. Ses lecteurs fidèles comme moi en souffrons beaucoup, mais il faut reconnaître que notre attente antérieure, notre gourmandise de la lire, a certainement exercé une pression sur elle et que son besoin de s'en soulager est naturel. Vivement que l'envie la reprenne !

  • Mon rapport aux médias du quotidien est de plus en plus distancié... Je ne lis plus tous les jours les libé-monde-figaro qui me semblent défendre les mêmes intérêts, présenter les mêmes sujets.

    Je privilégie plus certains mensuels parce qu'ils sont moins soumis à cette dictature de l'actualité. Et, je dois avouer que je préfère à tous ces médias lire des livres, en particulier les romans...

    J'essaie d'agir ainsi sur mon blog, n'intervenant pas forcément tous les jours et ne commentant pas systématiquement les sujets qui font l'actualité (par exemple les européennes).

    Et je boycotte les twit et fesse-bouc...

  • Franchement:
    1/ je comprends mal la question
    2/ elle ( la question) semble surtout s'appliquer aux blogs "actualités". Les blogs "tricot" ne semblent pas être traversés par ce genre de réflexions existentielles et pourtant ils montent au classement Wikio ^__^

  • Ton article et les réactions sont intéressantes
    Pour ma part j'aurais aimé un ton un peu plus militant et impertinent
    A bon entendeur...
    Bonne continuation
    http://lalignerouge.wordpress.com/

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