Aujourd'hui, tout le monde salue l'élection d'Obama. Je ne serai pas original car je suis tout simplement heureux de cette victoire. Et, si on y réfléchit bien, elle ressemble à un miracle.
La miracle, ça a d'abord été la victoire contre Hillary. La candidate "officielle", avec le soutien de tous les pontes démocrates, a été laminée. Obama s'est imposé politiquement face à elle: en proposant un message plus centriste et plus réaliste.
Le miracle, bien sûr, c'est l'élection d'un métis. Aux Etats-Unis, on dit "un Noir". Le terme est un peu connoté, disons... ;-)
C'est un miracle et ça a été présenté comme ça par tous les médias du monde. L'élection d'Obama va permettre d'envisager la question raciale autrement et de faire passer cette question derrière la question sociale. C'est, du moins, comme ça qu'Obama a abordé le problème, lors du fameux discours de Philadelphie (18 mars 2008) sur la race et la religion.
L'autre nouveauté, c'est qu'Obama est un candidat "du monde". Le candidat des Africains, bien sûr, mais aussi celui des Européens et des Japonais.
Pour ceux qui ne croient pas aux miracles, ils peuvent juste se féliciter: l'ère Bush se termine. C'est pas trop trop et c'est, forcément, une bonne nouvelle. Presque un miracle.
Commentaires
Bonjour
Avant toute chose, je précise que j'apprécie votre blog !
C'est la première fois que j'interviens : par pitié (si je puis me permettre !), l'élection d'Obama n'est pas un miracle, c'est le résultat d'un travail acharné, et d'abord pour faire partie de l'élite intellectuelle de son pays (et aussi, pendant un temps, pour devenir le meilleur basketteur possible, ce qui lui aura permis d'acquérir la culture d'un sport collectif).
Je lis chez un autre bloggueur qu'on "a marché sur la lune", je lis que Jack Lang déclare à propos d'Obama : "c'est un métis, il incarne un nouvel humanisme".
Pourquoi passer à ce point à côté de l'essentiel du message Obama, à savoir que le travail acharné, s'il ne conduit pas forcément à la présidence de la République, permet d'exploiter au maximum ses possibilités ?
Ce message, les minorités ont le droit aussi de l'entendre et de s'en imprégner : il fait furieusement contraste avec les discours extatiques de Cantet et Bégaudeau sur l'énergie et l'oralité de ces pittoresques collégiens de nos quartiers difficiles, ces discours-là condamnant justement ces jeunes à ne pas quitter les places de rélégation qui leur sont réservées.
@johnmarguerite,
Oui, tu as raison de souligner la dose de travail, de science politique qui a été nécessaire à Obama. C'est pour cela que je souligne que sa victoire sur Hillary Clinton est avant tout le fruit d'un choix politique pertinent.
L'emploi du mot "miracle" est forcément un peu connoté! Mais je l'assume. Je n'entends absolument pas minimiser le mérite de qui que ce soit! Simplement, je constate que, il y a juste 24 mois, peu de gens auraient parié sur l'élection d'Obama. On peu relire les journaux de l'époque!
Il est vrai que c'est surtout le "on a marché sur la lune" qui me tue, à laquelle s'ajoute à la phrase de Jack Lang
A côté de ça, le mot miracle, c'est rien en fait : quand Bayrou a fait 18 %, quelque part, c'en était un aussi !
@johnmarguerite,
Oui, que Jack Lang saute sur l'occasion, ce n'est pas un miracle: c'est l'habitude!
Pour Obama, les gens sont prompts à parler d'événement historique. Mais il y a tellement eu d'événements négatifs ces dernières années qu'il faut apprécier quand il y en a un qui promet autre chose.
si, si miracle est le terme.
je le valide.
miracle de passer de Bush le crétin à un intello
miracle d'élire un type qui avoue inhaler "that was the point, no ?"
miracle que même Mc Cain son rival soit fier de son pays.
miracle que Jesse Jackson pleure.
mirable que des gens fassent la queue des heures pas pour acheter à bouffer mais pour glisser un papier dans une boîte.
miracle qu'une black-american dont on ne connaît pas les compétences en patisserie soit the first lady.
et j'en passe...
Éric : "Le miracle, bien sûr, c'est l'élection d'un métis. Aux Etats-Unis, on dit "un Noir". Le terme est un peu connoté, disons... ;-)"
Précisions utiles à propos de la société américaine : les Noirs américains utilisent eux-mêmes le terme "Noirs" (Blacks) ou, très souvent aujourd'hui, "African Americans", pour se désigner. Et il y a un très fort sentiment d'appartenance à une communauté, une vraie identité. D'ailleurs, l'une des questions en suspens, au début de la campagne d'Obama, pendant les primaires, était de savoir si les Noirs des USA se reconnaîtraient en lui. Son père était en effet un Kenyan venu faire ses études aux USA, pas un descendant d'esclaves comme la majorité d'entre eux. Barack Obama, de père noir et de mère blanche, est bien métis, ou "mixed race" comme on dit là-bas, mais il se considère comme "African American" et s'est intégré à cette communauté, dont sa femme Michelle est d'ailleurs issue.
Et si honnêtement, la seule information réelle était que cette victoire démocrate marque, par son ampleur, une réelle défaite républicaine, et un désaveu de la politique menée par Bush ?
Sans chercher forcément les symboles à cette élection... J'ai l'impression, je me trompe peut être, qu'on cherche à tout prix à donner un message universel à une élection qui n'est qu'américaine... Et j'ai peur que demain, on se réveille avec une gueule de bois. Ca ne serait pas la première fois, mais ce n'est jamais agréable les gueules de bois.
Non, je retiens vraiment de ton billet ta conclusion : c'est la fin des années Bush. Et un désaveu de celles ci. Et c'est une bonne nouvelle. Peut être la principale.
Bonne soirée
Et maintenant, il serait temps de revenir un peu sur Terre : un candidat de droite a gagné contre un autre candidat de droite qui avait mal placé ses pions, mais que le gagnant de droite soit noir ne change pas le fait qu'il soit de droite. Cela aurait eu plus de gueule si un candidat bien blanc avait été élu en promettant d'abolir le port d'arme, la peine de mort ou les législations spéciales post-11 septembre. Mais les Etats-Unis ont voté à droite comme toujours... Rien ne changera sauf la couleur du président conçu comme une figurine publicitaire bien vendue. Oh ! bien sûr, on me dira que cela vaut mieux que W., mais alors n'importe quoi vaut mieux et cela ne présage pas d'un bel avenir. Je ne me joindrai nullement aux exclamations qui parlent de vote "historique", parce qu'elles appartiennent à un seul monde : celui de la publicité et du marketingue. Permettez-moi de ne pas croire en la durée de vie de votre produit prétendument de gauche. On va voir à l'usage.
Un politicien, fut-il noir, métis ou ce qu'on veut, reste un politicien. Il a fait une bonne campagne et a gagné, what else ?
:-))
Miracle .... bizarre d'employer ce mot ! Pour moi, il est relié à l'émotion et il est bien dommage que l'on regarde la politique avec des critères liés à l'émotion. Depuis une dizaine d'années, on en fait trop !
Je remarque aussi qu'avec 66% de participation, M. Obama n'a fait que 51/52% des voix, On ne peut donc pas parler d'une cuisante défaite des Républicains même si le système électoral donne aux Démocrates des majorités fortes au Sénat et à la Chambre des Représentants.
@Falconhill,
Oui, l'essentiel c'est ça, une évaluation nette de la politique de Bush, un désaveu total. Mais il reste tout de même l'émotion, la nouveauté.
@Irène,
Merci de ces précisions.
@Didier,
Oui, il n'y a pas de raz-de-marée. Ce qui prouve que pour que la "gauche" gagne, il faut un bilan désastreux de la droite, un candidat cacochyme épaulée d'une folle furieuse et que la "gauche" présente un candidat qui marche sur l'eau!
@dominique,
"Je ne me joindrai nullement aux exclamations qui parlent de vote "historique", parce qu'elles appartiennent à un seul monde : celui de la publicité et du marketingue. "
Si j'emploie le mot "miracle" et non "historique", c'est aussi pour ça.
Mais je vois cette élection comme un événement positif.
mince, je n'ai pas eu droit à une réponse...
La popularité mondiale d'Obama est le témoin de l'impopularité mondiale de Bush. Elle durera donc autant que sa volonté de se démarquer des choix de Bush.
Sur le miracle, j'ai placé en regard sur mon blog la carte du vote de mardi et celle de la Guerre de Sécession : elles coïncident presque parfaitement. Obama n'est pas noir, mais ceux qui ont voté pour lui l'ont vu tout noir, c'est flagrant.
Oui, "miracle", pourquoi faudrait-il renier ce mot qui correspond à un événement historique, à un avènement bienheureux !
Quand j'ai découvert le clip vidéo de campagne de Brack Obama (en février, je crois), j'ai senti tout de suite la sincérité et l'engagement profond qu'il manifestait (en plus, il y avait Scarlett Johannson !).
Je 'ai découvert que récemment que cette vidéo avait été réalisée par Jesse Dylan, le fils de Bob.
Ne boudons pas notre plaisir et, je regrette, l'élection d'Obama n'est pas celle d'un candidat "de droite" contre un autre candidat de droite : elle manifeste la victoire du changement espéré, attendu, ce qu'ont bien compris tous les Américains exprimant leur joie dans les rues de New York, Washington, Chicago et ailleurs...
C'est un président étatsunien qui va gouverner les Etats-Unis, pas un président du monde entier. Or jusqu'à présent les Etats-Unis sont restés plus à droite que l'Europe et ne peuvent se présenter comme une force de progrès. Quand on abolira définitivement la peine de mort et le droit de port d'armes, je serai prêt à considérer les Etats-Unis comme un peu progressistes. Pour l'instant, c'est juste un gros pays de droite où le candidat socialiste fait 0,02 % alors qu'en 1912 il atteignait 6 % des suffrages.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eugene_V._Debs
Et peu importe que ces Etatsuniens démocrates se considèrent de gauche quand moi je les vois de droite de par leurs positions antidémocratiques et autoritaires.
@Dominique,
Tu es un peu caricatural!