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Regarder le ciel noir à Paris et au Liban

36b8ee9ce27113ccd8d3657984ace4e1.gifEt le ciel est devenu noir, d'un seul coup. Il était 18 h. Il faisait chaud. Les nuages ont abscurci le ciel. Je sortais de chez le marchand de journaux, avec le magazine Time. Sur la couverture il titrait: "The Fire this Time" et montrait un ciel encore plus noir. Le Liban, avec la fumée d'un incendie.

Je suis entré au Canon des Gobelins. J'ai commandé un Coca, attendant l'orage. L'orage éclata aussitôt. Seules les catastrophes anodines sont prévisibles. Un orage comme on n'en avait pas vu depuis des mois. Les éclairs se déchaînaient.

Les personnes dans le café observaient l'orage formidable. Dehors les parapluies se sauvaient. Sentiment agréable d'appartenir à une communauté, même si elle est provisoire: les gens du Canon des Gobelins pendant l'orage.

J'ai ouvert le Time. Page 20: le Liban en flamme. Un homme sur le toit d'un immeuble, assis sur une chaise dans une pose décontractée. Il regarde la fumée noire des incendies, dans la ville juste devant lui. Et moi qui le regarde.

En occident, sommes-nous réduits à n'être que des spectateurs de spectateurs?

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Commentaires

  • Tu as commandé quoi ?

  • Relis le texte!

  • Éric, j'aime vraiment J'aime beaucoup ce texte, court mais complet.
    tu écris:
    "Seules les catastrophes anodines sont prévisibles"
    c'est parfaitement vrai, l'histoire le prouve, ou alors est-ce nous qui ne savons les voir? qui ne voulons pas les voir?
    je pense aux changements climatiques en cours.

    et:
    "Sentiment agréable d'appartenir à une communauté, même si elle est provisoire"
    si tous et toutes avaient le réel sentiment d'appartenir à la communauté humaine, à la communauté des êtres vivants de la planète, je suis convaincue que bien des horreurs n'existeraient pas.
    mais on divise, on oppose, on méprise on fustige, on se réfugie dans le communautarisme étroit, de plus en plus.
    aux antipodes de "l'internationale", fini "groupons nous et de-main..."
    individualisme et communautarisme , la paix mondiale reste un mirage, "l'inaccessible étoile"

  • @Celeste,

    "Sentiment agréable d'appartenir à une communauté"

    C'est un sentiment. Qu'en est-il réellement?


    "Seules les catastrophes anodines sont prévisibles"

    Et je lis justement un texte de Perter Sloterdijk (j'en ai parlé dans le billet sur la Lenteur).
    Il explique que la moernité, c'est une façon de rendre l'avenir prévisible. En principe, selon le marché, tout roule (et comme disait Fukuyama "l'Histoire est finie"). Mais en réalité nous dit Sloterdijk, c'est toujours l'imprévisible qui est l'avenir.

    Et d'ailleurs c'est ce qui me rend optimiste vis-à-vis de Sarkozy: le plus prévisible, c'est qu'il reste là dix ans. Alors...

  • Très bel article.

    En occident tu choisis ton camps : soit tu restes dans l'ordre, soit tu te révoltes.
    Ça brûle toujours à Toulouse et ça fait de belles fumées noires aussi. L'arrivée du Néo-Président ne fait toujours pas l'unanimité dans les cités.
    La nuit, les hélicoptères traquent les «casseurs» qui sont aussi des rebelles, si on y pense…
    Comme on en parle peu. Partout le silence là-dessus…
    C'est pourtant un sacré spectacle !

    (je signale que mon appareil est en panne !)

    :-)

  • Et le Figaro n'en parle pas...

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