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Assedic et libre arbitre

bc92bc46da9f381114160fa4cb458ed0.jpgFilaplomb réagit à cette citation de Thierry qui affirme "le salariat est un esclavage":

"Esclavage peut-être pas. En tout cas, aliénation, c'est sûr !
Un signe en faveur de cette thèse de l'esclavage est dans le réglement des Assedics: si un employé est licencié par son employeur, il touche ses assedics.
S'il choisit de démissionner, donc d'utiliser sa liberté de choisir sa vie, il est punit par une période de carence de 6 mois. Sans revenu une demie année pour avoir usé de son libre arbitre, c'est un signe non ?
"

Commentaires

  • "C’est en 1958, sous l’impulsion du Général de Gaulle, que les partenaires sociaux (organisations d’employeurs et syndicats salariés) créent un système national d’aide aux salariés involontairement privés d’emploi chargé de verser un revenu de remplacement permettant d’attendre, dans les meilleures conditions possibles, la réinsertion dans la vie professionnelle."
    Taux :6,40 pour l'ass.chômage répartis comme suit:4 pour l'employeur et 2,40 pour le salarié;
    Historiquement, il a toujours été question de "volonté" dans la notion de perte d'emploi,
    de façon plus globale,il me semble que les aides d'Etat sont liées à la compensation face au "préjudice" subit(handicap,perte d'emploi,frais de garde d'enfants...)par une situation non choisie plutôt que délibérée,
    d'autre part,les salariés comme les employeurs finançant ces cotisations chômage,penses-tu qu'ils verraient favorablement l'idée de financer les revenus de ceux qui ont fait le choix de quitter leur emploi???
    Quel sens prend alors la rémunération liée au travail??
    Je ne conteste pas le "libre-choix" d'arrêter son travail par rapport à la contrainte et aux compromis souvent douloureux et parfois contraires à l'éthique(...),mais si l'Etat devait l'indemniser,ça légitimerait ces prises de position et le mettrait en porte-à-faux vis à vis du patronnat et de ses propres orientations!!

  • Popopo, bonjour les approximations!

    Déjà, quand tu es licencié comme il convient (avec un employeur qui te donne ta petite liasse de papelards en temps et en heure), tu embrayes directement sur une période de carence. Il y a une carence fixe de 7 jours. Plus les congés payés pas pris. Plus, ensuite, l'équivalent-temps de toutes tes indemnités supra-légales. Enfin, supra-légales... par exemple, j'ai mangé 4 mois de carence parce que la prime de licenciement de ma convention collective était plus avantageuse que celle du code du travail. Pourtant, ce n'est pas une supra légale, parce que c'est ce que ton patron te doit. De même que les carences sont sensées être limitées à 75 jours. Peut-être pas en 2003. Peut-être me suis-je juste faite entubée par les ASSEDIC. Mais c'est dur d'y voir clair, vu que le conseilleur est aussi le payeur...

    Sur la démission, les ASSEDIC sont très très clairs : ne peuvent être indemnisés que les travailleurs INVOLONTAIREMENT privés d'emploi. Et qui on assez cotisé. Et qui acceptent toutes les "prescriptions" de l'ANPE et/ou des ASSEDIC.
    Il existe des exceptions, bien cadrées : si tu démissionnes pour suivre un conjoint, mais gaffe aux dates, faut que ça s'enchaîne bien, sinon, couic!

    Pour les démissionnaires, il existe tout de même une règle qui dit qu'au bout de 4 mois sans travail après une démission, tu peux présenter ton cas devant une commission chargée d'évaluer le caractère réel et sérieux de ta recherche d'emploi (donc, plein de preuves!). Sachant les critères de fous imposés aux chômeurs "en exercice" (certains ont des quotas de candidatures par semaine à exécuter et qu'importe qu'il n'y a pas de marché de l'emploi en face : faut faire du chiffre!), c'est coton pour que la commission vous intègre dans le chômage indemnisé. La plupart des démissionnaires imaginent qu'il s'agit d'une simple formalité, alors que la plupart du temps, il s'agit plutôt d'une fin de non recevoir.

    Et il faut rapporter cela avec le chiffre qui tue : plus d'un chômeur inscrit sur deux n'est pas du tout indemnisé au titre de l'assurance chômage et la plupart de ceux qui le sont quand même le sont sous le seuil de pauvreté...

  • "involontairement" et "réinsertion",c'est effectivement comme ça ;maintenant,l'Etat pourrait-il envisager une indemnisation pour ceux qui partent "volontairement" et qui ne souhaitent pas se réinsérer selon les termes de l'ANPE?quel "intérêt"pour lui?
    favoriser la "mouvance"? la créativité? le passage d'un secteur d'activité à uun autre? des postes libérés? Des gens mieux dans leur tête?
    non,on en est très,très,loin...peut-être en 3050??

  • Faut pas oublier qu'à l'origine, il s'agit d'une "assurance chômage"...

    Démissionner pour toucher les ASSEDIC revient à bruler sa voiture pour toucher des sous de l'assurance.

    Changer les règles d'indemnités des types qui démissionnent favoriserait les abus dans les secteurs économiques qui n'ont pas de difficulté d'emploi.

    De même, Le Monolecte, j'ai une collègue dont le mari a trouvé un nouvel emploi en province : tout le monde a trouvé scandaleux qu'elle ne touche rien pour le suivre. Faut quand même pas abuser ! (travaillant dans l'informatique, elle a d'ailleurs trouvé du boulot en quelques semaines !).

    Pour revenir au message de Fil, sur le libre arbitre... C'est le type qui a pris la décision de démissionner et donc de perdre son revenu !

  • Pour en avoir bénéficié à quelques reprises, entre deux emplois, je sais qul soulagement représente cette indemnisation.
    Je trouve normal qu'elle soit réservée aux seuls "accidentés involontaires".

    Toutefois, que dire de ces salariés obligés de partir par trop de presion, de harcèlement sans preuve ...
    Le malaise des salariés s'étale en une de toutes les revues économiques, et n'est pas reconnu par l'Etat ...
    Faut-il, poussé à bout, en arriver au suicide (comme ces salariés de l'automobile, récemment), parce que, le licenciement amiable n'étant pas envisagé pour eux, ils n'ont plus d'issue ?!
    Et que dire de ces entreprises fabriquant des licenciements truqués, privant les salariés de revenu, et obligeant la société à payer ?... Les Prud'hommes existent, certes, mais à quand des indemnités versées au profit des Assedic quand le licenciement est reconnu sans cause réelle et sérieuse ?

    Il serait peut-être temps que les règles s'adaptent au fonctionnement de la vie réelle : non, quelqu'un qui est poussé à bout ne démissionne pas de gaîté de coeur ; oui, il devrait être indemnisé pour faire des recherches sereinement ...

  • Vivi,
    Le problème est que des gens sont poussés à bout et qu'il n'y a que très peu de moyens de se retourner contre les entreprises.
    Le problème c'est que quelqu'un qui démissionne parce qu'il est poussé à bout n'arrive pas à prouver qu'il est poussé à bout... donc il faudrait indemniser tout le monde.

    Il n'y a pas de solution à part augmenter le budget de l'inspection du travail pour permettre à tous les salariés d'avoir un bon support s'ils sont poussés à bout.

    Créer une nouvelle indemnité ne résoudra pas le problème de base : le non respect du droit du travail et des salariés par certains employeurs abusant d'une position dominante.

  • au travers de cette question,il me semble que nous envisageons les choses par le petit bout de la lorgnette,c'est à dire par rapport au système existant et le prenant comme une référence absolue,un item;
    si nous prenions les choses sous un autre angle en éliminant ce qui est préétabli,je crois qu'il y aurait beaucoup d'ouvertures possibles:
    pourquoi ne pas concevoir que l'on puisse choisir de ne pas travailler,comment accepte t-on de continuer dans des systèmes contraires à notre éthique?
    pourquoi ne pas penser l'alternance entre périodes d'emploi et de non-emploi,le changement de secteur d'activité,
    le bénévolat,les systèmes d'échanges de services...?
    un exemple dans une petite commune:
    les jeunes qui ont de faibles ressources
    offrent un nombre d'heures de travail à des associations d'aide à la personne et en retour,la commune finance une partie de leur permis de conduire,évitant ainsi les conducteurs sans permis!
    je pense que de nombreuses propositions pourraient être faites,

    nous pensons en "circuit fermé"!:-)

  • Cat,

    Tu viens d'inventer une nouvelle forme de contrat de travail... sans contrat, sans charges sociales et exonérée d'impôt.

    Ca va faire plaisir à Sarko. En même temps, tu fais de l'antisarko : gagner de l'argent sans travailler et payé par la collectivité.

    Ou alors tu viens de réinventer le troc ou l'esclavage (des jeunes travaillent gratuitement en étant obligés de rapporter des sous aux patrons d'autoécoles).

  • hé faut pas déconner non plus ! Tu as beau utiliser ton libre-arbitre en démissionnant, ta décision influe sur la société, la communauté sur tous. Si tout le monde avait un boulot hyper facilement comme dans les années 60, je dis pas, mais de nos jours, il faut des limites pour que certaisn ne soient pas tentés de les franchir. Je connais trop de monde qui se sont offerts une année sabbatique avec le RMI ou qui se sont entendus avec leurs employeurs pour toucher les assedics et se faire payer des vacances aux frais de la princesse. Si l'économie se portait mieux et qu'il n'y avait pas de profiteurs, on 'naurait moins de mal à accorder ses 6 mois en plus.

  • @ Vincent,

    "Je connais trop de monde qui se sont offerts une année sabbatique avec le RMI ou qui se sont entendus avec leurs employeurs pour toucher les assedics et se faire payer des vacances aux frais de la princesse"

    Une année sabbatique avec à peine de quoi vivre ! quelle réjouissante perspective !
    Quant aux assedic perçues abusivement, ça existe, mais j'ose espérer que c'est marginal !
    J'en ai bénéficié, et je n'ai rien aimé de ces périodes : l'inactivité, le stress de passer des entretiens en étant sortie du circuit, la descente sociale, les restrictions financières ...
    Ca fait envie !

    @Cat,
    il y a un autre moyen pour vivre en choisissant de ne pas travailler : être rentier !

  • Nicolas,
    tu dis:
    "Ou alors tu viens de réinventer le troc ou l'esclavage (des jeunes travaillent gratuitement en étant obligés de rapporter des sous aux patrons d'autoécoles).":pourquoi pas?c'est inciter les jeunes ou les personnes privées d'emploi à s'engager dans des secteurs d'activité qu'ils ne connaissent pas ou mal,c'est les valoriser par rapport à ce qu'ils peuvent faire,et c'est une forme d'échange dans laquelle tout le monde trouve son compte!
    pourquoi pas envisager des formes souples autour du travail,les alternatives,qui viendraient "compléter" les formes classiques?
    attention,je n'ai pas dit qu'il fallait précariser le travail!
    l'échange de services ou le troc,en complément,et à partir du moment où c'est dans un cadre légal,pourquoi pas??
    après,que ça plaise ou pas à Sarko,je dirai presque que je m'en fous et que c'est réducteur de la pensée!:-)
    autorisons-nous à penser différement!

    Vivi,
    Rentier?oui,pas bête!

  • @vivi:

    huit mois de chomage pour mois, je connais bien ces galères que tu décris. Et c'est pour cette raison que je suis encore plus dégouté par les profiteurs... Comme tu dis, heureusement que c'est marginal... (enfin j'espère)

  • Cat,

    Je consteste juste quelques trucs :

    1. Tout travail mérite salaire. Donc autant que la collectivité donne des sous au gars qui travaille plutôt que l'obliger à passer son permis.

    2. Tout salaire doit générer des cotisations sociales (ce qui est discutable) au moins pour donner le droit à la retraite.

    3. Qui va juger que le "petit boulot" mérite d'être financé par la collectivité ? Par exemple, si ma mère prend un type pour tondre sa pelouse tous les quinze jours, il n'y a pas de raisons pour quelle profite d'un financement, alors que des petites vieilles ont vraiment besoin de quelqu'un et n'ont pas les moyens de payer.

    4. Ton truc ne fait réinventé les emplois jeunes, les CES, et un tas de système du type, mais en plus le CPE avec sa précarité.

    5. C'est encore un truc qui revient à la charge de la collectivité (ce n'est pas ça le problème si les missions sont de son ressort, comme devrait l'être s'occuper de vieux, par exemple), mais ça ne crée par les ressources qui vont compenser les dépenses. On en vient toujours au même truc de la redistribution et du taux de prélèvements obligatoires...

    Oui... Rentier...

  • Le salariat peut être vu comme une liberté avec l'asurance d'un revenu stable et régulier qui permet de faire des projets sur l'avenir et de construire une vie (paisiblement ?).
    Mais le terme de "salariat" n-a de sens, seul, que s-il est homogçene sur l-ensemble du march[e du travail, ce qui n-est pas le cas.
    Un salarier du secteur public ou du secteur privé, un salaire élevé ou le salaire minimum...
    Ce qui rend le salariat esclavagiste, ce n'est pas le salariat proprement dit, ce sont les lois qui le déterminent et qui régissent ses droits et obligations.
    Je pense que le salariat dans un régime éconoimique néolibéral est esclavagiste.

  • BertranD,
    Je suis d'accord avec ta conclusion, mais ta phrase précédente porte à confusion...

    Ce qui rend le salariat "pas esclagiste" c'est justement les lois qui l'entourent. Ce que veulent les néolibéraux, c'est supprimer les lois...

  • Si vous voulez comme moi que la mort plus que suspecte de mon fils Yohan Lavigne soit éclaircie signez cette pétition, ne serait ce que pour ne pas prendre le risque de laisser des assassins en liberté.
    Depuis 2004 je me suis portée partie civile mais la justice ne m’a apporté aucune réponse et a refermé le dossier. Il faut le ré-ouvrir pour que la mort de mon fils soit totalement éclaircie grâce à une vraie enquête, pour cela il me faut multiples signatures sur la pétition qui se trouve en bas de page ou le lien ci-dessous vous amène.
    http://www.altermonde-levillage.com/spip.php?article10516
    Certaines fois la confirmation de signature arrive dans votre boite de réception mais dans le courrier indésirable ou un nom similaire, vous pouvez le réhabiliter sans aucun problème.
    Et si vous voulez en savoir plus allez sur le blog : http://helenebourt.unblog.fr
    Faites le savoir à un maximum de personnes S.V.P. Merci d’avance.
    Mail : helenebourt@hotmail.fr
    Hélène Lavigne. (maman de mon regretté YOHAN LAVIGNE)

  • Hélène,
    Vous avez le même commentaire chez moi. Mais comprenez bien qu'on ne peut pas signer sans en savoir plus.

    Eric,
    Tu es parti en vacances ?

  • @Nicolas
    C'est histoire de point de vue... Les lois peuvent protégér le salarié ou le rendre un peu plus esclave...
    Une libéralisation du droit du travail favorisera l'esclavagisme par le travail:
    Mais toutes les lois peuvent pousser à l'esclavagisme, comme favoriser le crédit sur plus de 25 ans qui rend le salarié enchainé à son travail pour longtemps...
    Depuis cinq ans, à mon avis, les lois ont favorisé l'exploitation par le travail salarié...

  • @BertranD,

    Oui, mais l'esclavage est d'abord mental. Le cas du crédit sur 25 ans est typique. Si on s'endette, c'est parce qu'on croit qu'on sera heureux dans une maison Bouygue.

  • BertranD,

    Tu proposes de faire des lois pour interdire de légiférer ?

  • Pour revenir au billet d'Éric, quand je pense aux démissions, effectivement, je pense aux démissions forcées. A cause du chômage de masse, personne ne peut plus prendre le risque de se casser d'une boîte pourrie, même si la boîte se torche avec le code du travail tous les jours, même si les heures sup' ne sont jamais payées, même si le petit chef est un enfoiré d'harceleur (le plus souvent avec la bénédiction de l'employeur).

    Tu as donc des tas de gens qui restent dans des boulots pourraves ou qu'ils haïssent par peur du chômage et de la misère (tu te casses : tu es à poil) et en face, y a plein de gens qui tueraient leur mère pour un taff pourri.
    A qui profite la situation actuelle?

    Un truc comme le revenu d'existence modifierait profondément notre société : si le minimum est garanti, tu peux envoyer péter le patron voyou, tu peux choisir ton emploi, ton métier, le marché du travail devient hyper fluide et comme les salariés n'ont plus peur du lendemain, ils peuvent tous bouger en fonction des conditions qui leur sont faites. Donc plus nécessité à scotcher dans les taffs qui te bouffent la vie.
    Du coup, en face, plus moyen de se comporter avec les salariés comme un gros porc, sous peine de ne plus trouver de chair fraîche. Même avec un fond de pénurie d'emploi, tu es forcé de respecter grosso modo les conditions minimum du droit du travail.

    Du coup, meilleure productivité pour tout le monde, et moins d'hypnotiques pour les salariés, plus obligés de se doper pour tenir.

    On voit qu'un système qui débouche sur un mieux être général entraînerait forcément une perte de pouvoir des employeurs (on reviendrait de fait à une situation d'équilibre sur le marché de l'emploi et non plus de domination sauvage du capital sur le travail) et la baisse des profits des actionnaires des labos pharma... mais aussi une nette amélioration des comptes de la Sécu : plus besoin de se retrancher en arrêt maladie comme dernière solution avant de craquer, meilleure vie = meilleur état de santé général, et chute prévisible de la conso des anti-dépresseurs.

    En gros, un système qui brasserait autant de pognon, mais en le répartissant mieux et en améliorant la qualité de vie du plus grand nombre serait synonyme de moindre profit et de moindre pouvoir d'une petite caste qui profite à fond des déséquilibre actuels...

    Devinez de quel côté penche la balance?

  • Le Monolecte,

    Oui, mais tu reposes le problème de la répartition des revenus du travail et ceux du capital... Des salariés heureux réclameraient des augmentations, ce qui créerait de l'inflation, qui seraient à "déduire" des revenus du capital (un placement à 5% avec une inflation à 3%, ça ne fait plus qu'un revenu à 2%)...

    Nos amis grands financiers ne pourraient pas tolérer ça ! Et leurs propres amis sont au pouvoir...

  • La période 1850-1920 est très intéressante à étudier d'un point de vue social. C'est la période où nous sommes passés d'une société de gens libres et artisans pour qui le salariat était une chose vulgaire et dévalorisante à une société de personne acceptant le rattachement à un patron qui leur garantit le travail.
    Le salariat doit être vu comme un contrat de droit privé entre quelqu'un qui a une force de travail et quelqu'un qui en a besoin.
    A ce titre, il me semble que les deux parties devraient être traîtées sur un pied d'égalité.

    Je souris de voir combien le libéralisme a cassé en chacun de nous l'esprit de liberté. Ainsi la notion de démission d'un salarié qui est un droit individuel à disposer de sa propre existence, s'oppose dans les commentaires à une logique de profiteur du système, d'escroquerie à l'assurance et autre joyeuseté.

    Comme si se réaliser soi-même, décider de suivre sa propre route, choisir chacun et pour soi-même d'aller dans un sens qui nous semble judicieux s'éteint devant la contrainte sociale.

    Si je suis salarié et que j'ai cotisé sur mon salaire auprès des Assedics, en quoi ma démission et ma demande de toucher les cotisations que j'ai provisionné serait un scandale et un abus ?

    Cat a bien raison, nous pensons en circuit fermé.
    Vie = travail alors qu'il y a bien autre chose, comme ETRE, par exemple !!!

    Eric : bonne idée que de relancer une conversation des commentaires en sujet de billet ! Tu as raison, blogueurs et commentateurs font ensemble le blog ! :-))

  • J'ajoute que c'est très injuste aussi que de négocier un licenciement correct, avec des indemnités de départ correctes et de constater que ce juste enrichissement du salarié lui est resservi en carence par les Assedics. En clair, une bonne fin de contrat d'aliénation vous prive là aussi de rémunération !
    Que les congés payés soldés soient retenus, c'est logique et normal. Mais que la prime elle-même, qui devrait être un revenu exceptionnel soit assimilé à des salaires différés, c'est extrèmement contraignant.
    Pour moi, je vois en cela le fait qu'on ne reconnaît pas au salarié la possibilité de s'enrichir mais juste de s'en sortir avec son salarie moyen !

    [Pour mémoire, passer du salaire aux Assedics n'a rien de confortable et entraîne immédiatement une grosse baisse de revenus (pour 30% de mois à charges égales), sans réellement ouvrir de nouveaux droits. Démissionner n'est pas le choix d'une vie confortable aux frais des Assedics mais une prise de risque personnelle que la société devrait encadrer…].

    :-)

  • les assedic, comme la retraite et la sécu, ne sont pas des comptes individuelles où chacun épargne des cotisations dans le cas d'un éventuel besoin ultérieur et personnel. c'est notre système par répartition collective qui est ainsi fait. changer le système reviendrait, pour répondre à ton souhait, à prendre un système à l'américaine, dans lequel les moins bien payés feraient l'impasse sur l'assurance sociale pour juste assurer le minimum vital.
    concernant les commissions paritaires des assedic pour les démissionnaires, elles valident en général 5 demandes d'emplois avérées (réponses de l'employeur) ou une démarche de formation (sauf évaluation des compétences) dans les 4 mois suivants la démission. une démarche avérée de création d'entreprise est considérée également.
    concernant les rémunérations relatives à la rupture, il est impératif que le demandeur d'emploi fasse valoir que les indemnités légales de licenciement, les indemnités transactionnelles et les indeminités de préjudices ne sont pas des salaires (un salaire correspond à des heures travaillées, une indemnité est une compensation pas un salaire). les indemnités légales et/ou conventionnelles ne sont pas assujetties aux cotisations et n'ont pas être prises en compte dans le calcul pour l'ouverture des droits aux assurances chômages.
    je siège dans la commission de mon département, et c'est là nos règles d'application. concernant les indemnités, notamment, nous avons rappelé l'administration à ces devoirs, sans problèmes particuliers puisqu'en effet jusqu'à y a pas longtemps certaines indemnités rentraient dans le calcul de la carence, contrevenant aux règles de calcul des droits.
    concernant le sujet de base - salariat = aliénation, voir esclavagisme (je me permets juste de rappeller que l'esclavagisme a une histoire dramatique, que l'actualité nous rattrappe quelques fois encore avec des exemples sordides pour éviter tout amalgame).
    l'aliénation n'est-elle pas tant liée au statut ou à la subordination qu'à la société de consommation ? pourquoi tavaillons nous ? pour subvenir à nos besoins/envies ? par nécessité d'émancipation ? par masochismes ?
    concernant les problèmes de harcèlement au travail, outre l'aspect psychologique qui nécessite soutient et réconfort, je rappelle qu'il est prohibé par le code du travail. une victime de harcèlement doit impérativement notifié par courrier recommandé les griefs pour prendre date et exiger de l'employeur de lui proposer des conditions normales de travail. ceci fait et sans réponse-action de l'employeur, le salarié peut, de manière unilatérale, rompre le contrat de travail pour comportement fautif de l'employeur qui n'a pas obtempéré à se requête. si les prud'hommes mettrons 2 ans pour valider le licenciement, les assedic elles ne pourront que constater le comportement fautif de l'employeur et valider ses droits comme tel dés l'ouverture du dossier. l'idéal est quand même de se rapprocher d'un inspecteur du travail, d'un syndicat bien couillu.

  • @michel,

    merci de ces précisions

  • Michel me poursuit jusqu'ici... et il le fait bien.
    Ce sont des informations précieuses que je vais rapporter sur actuchôm, parce que souvent, le chômeur se retrouve souvent tout seul devant la grosse machine de l'administration.
    Sur le coup de la lettre pour harcèlement avant démission, là aussi, tu vas aider beaucoup de monde.
    Merci vraiment à toi pour toutes ces infos!

  • @ agnès
    "Sur le coup de la lettre pour harcèlement avant démission..."
    il ne s'agit surtout pas d'une démission (qui est un acte volontaire et irréversible du salarié) mais d'une rupture du contrat de travail pour faute grave de l'employeur (comme le sont le non paiement des salaires ou l'irrespect des règles de sécurité) constatée par le salarié qui a avisé préalablement l'employeur de la situation et des conséquences éventuelles (1er courrier recommandé en question).
    le courrier énonçant la rupture que doit envoyer le salarié pour notifier l'irrespect des obligations de l'employeur doit être très explicite sur ce point et sans ambiguité sur l'origine de la rupture. il est recommandé de faire valider la rupture par le juge des référés, qui statue rapidement et prend une décision temporaire le temps que la juridiction compétetente statue. cette procédure, relativement rapide (un juge des référés statue sous huitaine après saisine) impose l'origine de la rupture et garantit ses droits auprès de l'assurance chomage au salarié.
    agnès, je crains que l'info ne suffise pas, l'accompagnement me parait impératif. recommandé ce qui est émis ici à une personne en situation de rupture, seule face à l'évènement, c'est l'envoyé au casse pipe (constat de la faute grave du patron, qu'on envoie au juge des référés, faut du moral). il est nécessaire d'être explicite et s'assurer d'avoir été bien compris.
    je reste disponible pour compléter mon propos et l'étayer par les articles du code du travail et d'éventuelles jurisprudences.

  • Tu as raison sur toute la ligne (tu vois, je sais le reconnaître!), mais il est important que les gens sachent qu'ils ont une autre issue que la dépression ou la démission.
    Personnellement, je me suis déjà retrouvée à signer une lettre de démission à mon corps défendant. Je trouve cela assez horrible de contraindre quelqu'un à faire quelque chose contre sa volonté. Mais comme tu le dis, il suffit d'être isolé, vulnérable et mal informé.

    Déjà, si les travailleurs étaient en général mieux informés de leurs droits et devoirs, je pense qu'ils seraient moins à la merci des patrons voyous et que dans le camp des supérieurs hiérarchiques, les vocations de brutes se feraient plus rares.

    Maintenant, il est difficile de trouver aide et accompagnement. Sur Actuchômage, nous avons déjà du faire face à des cas critiques de salariés "en danger", mais nous sommes trop loin et trop démunis pour être efficaces. Nous avons tenté de les orienter vers des conseils sur place, mais ce n'est pas évident : manque de temps, de moyens, d'énergie, de volonté, aussi.
    On a eu une affaire de patron super-voyou (le truc, t'y crois pas : on dirait que le sport favori du mec, c'est de se faire tous les codes possibles et imaginables à l'envers, le vrai petit mafieux). La nana a ameuté les syndicats, les flics et tout le tremblement, elle a amené un dossier en béton, mais il semblerait que dans son coin de France, la loi est légèrement différente d'ailleurs et personne ne s'empresse d'aller au casse-pipe pour un futur chômeur.

    Je ne sais toujours pas si tu es un patron ou autre chose, mais quoi qu'il en soit, je pense que les connaissances que tu as seraient très utiles sur les forums d'actuchômage (on a déjà des gens de l'ANPE et des ASSEDIC qui passent de temps à autre pour tenter de démêler les cas les plus lourds, mais nous manquons de conseils poour les gens qui ne sont pas encore au chômage et qui, peut-être, pourraient s'en sortir..

  • je me suis connecté sur actuchomage mais n'ai pas suffisament les yeux en face des trous et n'est pas vu de forum. dans la limite de mes connaissances et compétences, c'est avec plaisir je me joindrai à ceux qui essaient d'aider des salariés ou chomeurs face à des situations similaires.
    concernant ma situation perso, j'ai une expérience de smicard, puis les choses sont ce quelles sont, j'ai évolué pour occuper différentes fonctions à responsabilités au gré de mes pérégrinations, toujours dans de petites entreprises, et généralement dans la partie administrative. pour le cliché, je vendais l'huma sur les marchés de ma ville. c'est mon meilleur souvenir de militant politique d'ailleurs.
    désolé de mon entêtement sur l'histoire de la "généralisation", je me suis rendu compte a potériori, ici, que je frolais le rôle du troll...

  • Y pas de mal!
    http://www.actuchomage.org/index.php?name=PNphpBB2&file=index
    Bon, là, on va se fait jeter par Éric si on continue à lui troller son billet ;-)

  • Non! Continuez!

    :-)

  • @Michel 974,

    merci pour ces infos !
    Je rejoins le Monolecte : ces conseils peuvent être salvateurs pour des salariés qui se retrouvent en mode "survie" dans des situations extrèmes ...

    Je constate, dans mes connaissances, que ces cas ont l'air de plus en plus nombreux ...
    Tenez bon, et battez-vous pour récupérer des indemnités.
    Ce n'est pas l'argent qui est important, c'est la reconnaissance du préjudice ...

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